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Tarik Kerbouci ou l’influence du narcobanditisme au grand jour

Par , et
Publié aujourd’hui à 05h45

Temps de Lecture 8 min.

Une petite chorégraphie de six minutes, exécutée entre 7 h 43 et 7 h 49, trouble à peine le grand ballet matinal des camions et des grues du port autonome de Marseille. Ce 27 février 2020, dans le tohu-bohu des déchargements, le conteneur TCLU 225611/3 est exfiltré de la zone portuaire grâce aux manœuvres d’un chariot cavalier et d’un semi-remorque, échappant à la vigilance des contremaîtres comme des contrôles informatiques. Le conducteur et son passager se hâtent d’emporter la précieuse cargaison : plus de trois tonnes de cocaïne extra-pure, d’une valeur estimée à au moins 215 millions d’euros. Le plan se déroule à la perfection. Mais les convoyeurs ignorent que les autorités leur ont tendu un piège et sont à leurs trousses.

C’est un renseignement de la Drug Enforcement Administration (DEA), l’agence fédérale américaine chargée de la lutte contre la drogue, qui a mis la police française sur la piste de cette cargaison illicite, acheminée sur l’ Alexis , un porte-conteneurs battant pavillon de la République des îles Marshall. Armé par la société française CMA CGM, le navire a quitté le port de Houston, au Texas, le 26 janvier 2020, direction Marseille. Plusieurs escales sont au programme, dont un « stop » au Costa Rica, le 6 février, notamment destiné à embarquer un conteneur de purée de banane, dont le pays est un important producteur mondial. Un réseau de narcotrafiquants y a glissé la cocaïne, dissimulée dans une cargaison achetée par Andros, le géant français de la compote.

Les dernières escales sont prévues en Italie, à Livourne et à Gênes. C’est là, lors d’opérations furtives menées dans les deux ports, que les carabinieri (« gendarmes italiens ») pénètrent dans le conteneur suspect. Les agents découvrent 3,3 tonnes de cocaïne conditionnées dans 90 sacs de sport. Une cargaison illicite aussitôt saisie et remplacée par des « pains » factices remplis de farine, et bardés de traqueurs GPS. Ce sont ces leurres que les trafiquants emportent à l’arrière de leur camionnette Renault Master en direction d’une villa vide de Saint-Mitre-les-Remparts (Bouches-du-Rhône), à quelques encablures de l’étang de Berre.

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